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Portrait de la Perfect #6 : Stéphane Roucheray

Tous les mois, Perfect Memory vous propose un contenu d’un type un peu particulier : un portrait d’un des collaborateurs de la Perfect. Toujours sur la brèche pour délivrer nos plateformes Raffiné™ chez nos clients, la Perfect ne jouit que de peu de temps pour prendre du recul sur le projet Perfect. Le département Communication est ainsi ravi de tendre le micro à ceux qui ont fait le passé, qui font le présent et qui incarnent le futur de la société Perfect Memory. « Tout comme le conducteur de voiture ne se rend pas compte de l’ingénierie du moteur ou de la boite de vitesse, la technique ne doit pas être visible dans une interface et les frottements réduits au minimum.» – Bonjour Stéphane. Pour nos lecteurs, présente-toi en quelques mots. Je m’appelle Stéphane. En 2020 j’ai 41 ans. Je suis pacsé et j’ai deux enfants de 8 et 9 ans. Peut-on se présenter soi-même ? Je vais plutôt dire ce que je m’efforce de pratiquer et d’améliorer dans ma vie professionnelle ! D’abord, j’adore ce que je fais et je garde une appétence pour le nouveau, dans le mouvement perpétuel du Web. La curiosité et l’envie d’apprendre sont des moteurs fondamentaux dans mon métier. Mais mon activité est d’abord un travail collectif. Pour qu’un groupe fonctionne bien, l’empathie est probablement la qualité principale à développer. Se mettre à la place des autres est un exercice difficile, mais indispensable au bien-être de tous. Enfin, nos métiers agissent sur la société. Ils changent la manière dont les gens travaillent, vivent. Parfois de manière radicale. Nos actes ont un impact qu’on maîtrise mal, après tout, nous ne sommes que le simple maillon d’une grande chaîne. Je me demande régulièrement si ce que je fais est bien du point de vue de la technique bien entendu, mais aussi de la morale. J’essaie d’avoir une éthique. – Quel est ton parcours avant d’intégrer la Perfect ? Je suis né dans les Alpes, j’ai fait des études dans l’audiovisuel au détour du changement de siècle, d’abord à Bayonne, puis après ma maîtrise que j’ai faite à Valenciennes j’ai travaillé pendant 10 ans chez un éditeur de logiciels, de montage vidéo et de mixage son, sur Paris. J’ai participé à la « numérisation » des rédactions des chaines de télévision (France2, France3, M6, Arte, TV5Monde, France24…). À l’époque, les journalistes revenaient de reportage avec des rushes sur cassettes Betacam. Ils devaient monter leurs sujets pour le JT à partir de ces cassettes. Si un deuxième sujet utilisant les mêmes images devait être fabriqué, il fallait attendre que la cassette soit disponible. C’était il y a vingt ans. On a installé des ordinateurs pour le montage à la place des magnétoscopes, on a connecté ces ordinateurs en réseau pour pouvoir partager les images entre postes de montage. On couplait plusieurs disques durs ensemble pour avoir des débits d’images suffisants pour le montage. Aujourd’hui, tout ça semble acquis et même un peu daté, à l’époque ce fut une révolution technique et sociale. Comme pour tous les secteurs d’activités touchés par le numérique, beaucoup de métiers ont évolué, d’autres ont même disparu. Le journalisme audiovisuel a été bouleversé définitivement. C’était aussi le début des chaines d’info en continu. Ma vie personnelle m’a ensuite amenée à Clermont-Ferrand, mais l’audiovisuel professionnel dans lequel j’évoluais était concentré dans la région parisienne. C’est donc à ce moment là que je suis devenu développeur front. Changer de métier est une expérience riche mais pleine de barrières. J’avais, selon moi, les compétences requises, mais pas la bonne expérience professionnelle. Heureusement, j’ai trouvé, dans une agence Web du coin, du soutien et des gens qui m’ont fait confiance. Je les en remercie encore aujourd’hui. Je me suis d’abord spécialisé dans le développement Flash et ActionScript (AS3), une technologie et un langage de programmation d’Adobe très en avance sur ce que proposaient les navigateurs Web à l’époque. Je fabriquais des jeux, des animations immersives, j’œuvrais dans un studio avec des graphistes talentueux qui sont restés mes potes. Notre travail était très créatif et la demande forte. Deux événements ont ensuite fait basculer ma vie, l’un personnel et l’autre international. Le premier fut la naissance de ma fille. J’ai pris un congé parental de quelques mois pour m’occuper d’elle et de son frère. Le deuxième fut l’annonce, par Steve Jobs le 10 avril 2010, n’autorisant plus Flash à fonctionner sur les iPhone. Quand je suis revenu de mon congé parental, plus aucun client ne voulait de Flash. Je suis passé d’un temps plein sur cette technologie à rien. Grosse réflexion sur l’espérance de vie des technologies qu’on maîtrise et des orientations professionnelles qui en découlent. J’avais un peu senti le vent tourner et j’ai basculé mon activité sur JavaScript, le langage des navigateurs. Le choix était logique, mais on a beaucoup perdu parce que Flash c’était des outils de collaboration communs entre graphistes et développeurs qui nous permettaient de parler la même langue. Après une décade on n’a toujours pas récupéré ce qui a disparu. 2020 est par ailleurs une année symbolique de ce point de vue puisqu’elle signe la fin définitive de Flash. Après presque 10 ans passés en agence, en 2016, j’ai été embauché par Perfect Memory. Je ne connaissais pas le monde des startups, mais ce fut le début d’une nouvelle aventure avec de belles rencontres ! Ah ! Et puis en 2019 et 2020 je me suis expatrié avec ma famille à Cardiff au Pays-de-Galles, j’expérimente avec succès le travail à distance pour un an ! – Peux-tu expliquer à nos lecteurs quel rôle tu joues dans la Perfect ? Je suis développeur front. Je développe les interfaces graphiques pour nos clients. C’est à la fois la partie émergée de notre plate-forme et la seule chose que voient les utilisateurs qu’on appelle « finaux ». Ils sont journalistes, documentalistes, archivistes, ils s’occupent de fonds documentaires, produisent des contenus sportifs, commercialisent ou achètent des images de conférences internationales, gèrent des flux continus de vidéos, de sons ou de textes. Ces professionnels ont des besoins variés. Nous leur proposons des interfaces en partant toujours de leurs métiers préalablement analysés et modélisés. Nous les ajustons ensuite de manière itérative à leurs usages pour qu’elles deviennent évidentes. Tout comme le conducteur de voiture ne se rend pas compte de l’ingénierie du moteur ou de la boite de vitesse, la technique ne doit pas être visible dans une interface et les frottements réduits au minimum. J’envisage mon métier comme de l’artisanat au service des utilisateurs. Alors bien sûr, il faut généraliser, trouver des points communs entre métiers, proposer des solutions parfois inattendues à des problématiques métiers complexes. C’est un art subtil de compromis, de créativité et de maîtrise technique. L’écart entre une interface naturelle, une deuxième juste fonctionnelle et une dernière inutilisable est parfois mince. L’expérience des utilisateurs est notre maître étalon. – La vision partagée au sein de la Perfect est large, comment l’expliquerais-tu au grand public avec tes propres mots ? Les données n’ont pas de valeur si elles ne sont pas exploitées. Les exploiter c’est en tirer de l’information. Une information a de la valeur. Un répertoire n’a pas d’utilité avant que je puisse y trouver un lien entre une personne et son adresse postale. Souvent, les données ne sont pas regroupées au même endroit, on doit donc faire des liens entre différentes sources de données pour produire de l’information. En reliant les données de stocks d’un entrepôt et ceux des achats clients, on peut anticiper le réapprovisionnement. Ce type de lien n’est pas trop difficile, il suffit d’avoir un code produit commun au stock et aux achats clients. Mais ce lien n’est pas toujours aussi évident, parfois il peut être caché, ou même inconnu. Une donnée unique peut aussi contenir plusieurs niveaux d’informations, une vidéo a des images, des sons, des sous-titres, un texte peut avoir des chapitres, des notes de bas de page, des références… Dans ce cadre, une recherche, même d’expression simple, peut s’avérer très difficile à résoudre. Imaginez si vous cherchez tous les films dont les deux acteurs principaux sont en couple dans la vie. Ou bien si vous voulez compiler les séquences de la dernière coupe du monde de foot où un but a été marqué depuis l’extérieur de la surface de réparation. Ou encore si vous voulez référencer les discours que le Président de la République a prononcé « en présence » du Premier ministre. Ces difficultés sont levées par l’élévation sémantique de l’information. L’élévation sémantique est à l’information, ce que l’information est à la donnée. Elle lui donne une valeur qu’elle n’avait pas, qui était cachée. Elle permet de mieux la comprendre en créant des liens logiques. Logiques pour l’homme. Elle extrait la connaissance de la masse, elle raffine. C’est à ça que sert notre plate-forme : raffiner l’information. – Perfect Memory dans 5 ans, c’est quoi pour toi ? À l’ère de l’information, il y a peu de constantes et beaucoup de variables. Néanmoins, des enjeux internes et externes se dessinent. Ce qui m’a frappé en arrivant chez Perfect Memory c’est sa capacité à questionner son mode d’organisation et à le changer quand c’était nécessaire. C’est probablement une caractéristique des startups qui marchent. Je crois que le principal enjeu dans les années à venir pour nous est de continuer dans cette bonne gestion des changements. Car la modification d’échelle (croissance et recrutements) qui est en train de se produire ne manquera pas de générer des changements. Sur les enjeux externes, ce sera, évidemment, de continuer à montrer notre capacité à innover dans les médias et à proposer de nouvelles modalités de raffinage et d’exposition de l’information dans d’autres secteurs d’activité (le sport est un exemple très prometteur). Nous avons plein d’idées ! – Peux-tu nous parler d’un hobby ou d’un centre d’intérêt qui te tient à cœur ? Je suis avide d’information, j’essaie de comprendre le monde dans lequel je vis. Je lis beaucoup et de tout, des essais politiques, de la vulgarisation scientifique, des livres d’histoire, des ouvrages techniques sur les langages et les pratiques de programmation. De la fiction aussi, je choisis en général des auteurs reconnus, de la science-fiction, de la politique-fiction, des romans historiques, les classiques français et parfois étrangers. J’écoute la radio, souvent en podcast. Je regarde la vulgarisation scientifique sur Youtube, parfois de très bonne qualité. J’aime les documentaires surtout sociétaux. – Un message à adresser à la communauté Perfect ? Ne négligez jamais le commentaire d’un utilisateur sur votre application. C’est pour lui que vous la fabriquez. Stéphane à Big Pit, Pays-de-Galles en novembre 2019. Crédits ©S.Roucheray ...
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